Test Silverfall (PC) : 7/10 sur JeuxVideo.fr

Depuis la sortie de Diablo II en juin 2000 et de son extension un an plus tard, peu de d�veloppeurs ont os� s'essayer au hack and slash tant le titre a marqu� le genre de son empreinte. Alors que Blizzard semble davantage pr�occup� par le massivement multijoueurs, cette ann�e quelques studios ont tent� de se d�marquer. Il y a tout d'abord eu le Titan Quest d'Iron Lore qui cherchait simplement � se diff�rencier au travers d'une ambiance plus mythologique et en attendant Loki, toujours en d�veloppement chez Cyanide, voici qu'arrive le Silverfall de Monte Cristo. Dualit� nature / technologie et style graphique original sont deux des �l�ments sur lesquels compte l'�quipe pour s'imposer, la question �tant bien s�r de savoir si cela va suffire.



� mi-chemin entre l'heroic fantasy classique et le style steampunk un peu � la mani�re d'Arcanum pour les connaisseurs, Silverfall se d�marque clairement des autres hack and slash par son univers. Autrefois tout entier tourn� vers la magie, le monde de Nelw� vit aujourd'hui une p�riode de transition pour le moins violente : la r�volution industrielle est en cours dans de nombreuses r�gions, mais la population a un avis tr�s partag� sur la question. Entre les tenants des croyances traditionnelles et les ap�tres du progr�s scientifique, le foss� devient chaque jour plus grand et c'est au milieu de ce � joli merdier � qu'intervient le joueur. Le conflit jusqu'alors plut�t latent �clate v�ritablement et la population de la ville de Silverfall est oblig�e de fuir la cit�. C'est � ce moment l� et parmi les r�fugi�s que notre h�ros sort de l'anonymat.

Le m�lange nature / technologie est l'un des gros atouts du jeu de Monte Cristo
La phase de cr�ation dudit h�ros est assez minimaliste avec des crit�res physiques (visage, peau, forme et couleur des cheveux) tr�s peu param�trables. Du coup, les diff�rences entre les personnages se font sur la race (humain, elfe, gobelin, troll) et le sexe... un peu l�ger. Pas d'alignement � d�finir, ni de choix en mati�re de classe de personnage, Silverfall joue ici la carte de l'originalit�. En ce qui concerne la classe de personnage, notion qui n'existe en fait m�me pas durant l'aventure, c'est le joueur qui d�cide comment r�partir ses points. � chaque passage de niveau, nous avons droit � quatre points d'aptitude (force, agilit�, constitution, intelligence) et � cinq points de comp�tence. Ces derniers sont � r�partir sur trois arbres de progression regroupant pr�s de 150 talents.

L'arbre de combat regroupe les techniques de lutte au corps � corps et � distance ainsi que quelques aptitudes particuli�re telles que l'esquive, la parade ou la vitesse de d�placement. L'arbre de magie permet bien s�r d'avoir acc�s � toutes les comp�tences de sorcellerie : magie �l�mentaire ou magie d'invocation �tant deux des composantes majeures. Enfin, le troisi�me arbre est plus original. D�coup� en trois parties, il regroupe toutes les comp�tences raciales qui permettent de diff�rencier un humain d'un troll notamment, mais il permet �galement d'acc�der aux comp�tences li�es d'un c�t� � la nature, de l'autre � la technologie. Alors qu'il est tout � fait possible de concevoir un guerrier / mage, impossible de verser dans ces deux forces qui, comme nous le disions en introduction, constituent l'essence m�me du jeu.

Cette dualit� nature / technologie remplace compl�tement les notions de bien et de mal propres aux jeux de r�les plus classiques. Il n'est donc pas question d'alignement dans Silverfall ou, plus exactement, l'alignement du joueur d�pend de son orientation naturelle ou technologique. Dans le premier cas, le h�ros a acc�s � des comp�tences sp�ciales telles que la lycanthropie alors que la technologie lui permet d'acqu�rir un �quipement plus � moderne � comme des fusils, voire m�me des implants. L'appartenance au camp de la technologie ou de la nature ne se fait cependant pas sur un coup de t�te. Il s'agit plut�t d'une orientation qui se dessine tout au long de l'aventure, durant les premi�res heures de jeu, il est d'ailleurs tout � fait possible de changer d'avis et d'opter pour l'autre camp.

Si l'interface est minimaliste, les arbres de comp�tences sont on ne peut plus complets
Il est toutefois pr�f�rable de prendre une d�cision assez rapidement puisque comme toujours avec les hack and slash, les plus puissantes comp�tences sont en bout d'arbre et il vaut mieux perdre le moins de temps possible � en chemin �. Ce chemin justement se trace au fur et � mesure des missions. En d�but de partie, les choses progressent doucement et les objectifs sont simples : �liminer des zombies, r�cup�rer des champignons rouges... Ensuite tout est fonction du joueur, le sc�nario peut aller tr�s tranquillement si le joueur cherche � en savoir plus sur le monde qui l'entoure, discute avec les habitants des diff�rentes villes et accepte les nombreuses qu�tes annexes qu'ils proposent. En revanche, les choses peuvent s'acc�l�rer si le joueur se focalise sur l'intrigue principale.



Nous touchons ici au plus gros probl�me du jeu : il ne semble en l'�tat pas � m�me de satisfaire ceux que l'on appelle les � hardcore gamers �, ces joueurs qui ont pass� des mois, voire des ann�es sur le Battle.net de Diablo II. Si l'on ne s'int�resse pas au monde imagin� par Monte Cristo et que l'on ne prend pas le temps de discuter un minium avec ses compagnons (nous y reviendrons), Silverfall se termine en moins de vingt heures et ne semble pour le moment gu�re int�ressant � poursuivre. Pour de nombreux joueurs, un hack and slash commence vraiment une fois l'aventure termin�e une premi�re fois avec la qu�te d'objets surpuissants, de sets particuliers et d'accessoires rarissimes. Dans Silverfall, cet �l�ment semble h�las absent et il ne faut donc pas y voir un v�ritable successeur � Diablo II... En tout cas, pas pour le moment.

Monte Cristo semble effectivement � l'�coute des joueurs. Depuis la sortie du jeu, d�j� deux mises � jour (indispensables) ont �t� publi�es afin de corriger divers bugs plus ou moins g�nants et les d�veloppeurs envisagent des solutions pour rem�dier au probl�me pr�c�demment cit� : pour le moment, il est � noter qu'il tout simplement impossible de refaire l'aventure avec le m�me personnage... les cr�atures les plus puissantes (les � boss �) disparaissant une fois pour toutes d�s lors qu'elles sont vaincues ! Ce probl�me, majeur pour certains joueurs qui esp�rent jouer plus de 100 voire 200 heures sur un hack and slash, ne doit cependant pas d�courager les autres qui d�couvriront avec Silverfall un monde tr�s accrocheur, un univers bien ficel� et une histoire fort sympathique.

Certains d�cors sont un peu vides, mais dans l'ensemble Silverfall est esth�tiquement r�ussi
� c�t� de l'opposition nature / technologie qui permet de faire �voluer son personnage de mani�re tr�s diff�rente et d'acqu�rir un �quipement diversifi�, les d�veloppeurs ont �galement mis l'accent sur l'aspect technique des choses. Le moteur graphique de Silverfall semble � ce sujet d�riv� de celui de City Life et le r�sultat est pour le moins �tonnant. C'est �videmment une question de go�ts et le plus simple est encore de regarder nos images / vid�os, mais les concepteurs ont r�ussi � nous convaincre avec des personnages bien dessin�s aux contours nettement mis en valeur, des animations d�taill�es et des environnements hauts en couleurs. On regrette tout de m�me que certains d�cors soient un peu vides ou que d'autres soient franchement sombres. Sur la fin de l'aventure, dans la crypte, les mondes souterrains ou la ruche, on ne voit d'ailleurs plus grand-chose.

Heureusement, le joueur peut compter sur des compagnons de route pour lui venir en aide. Il ne s'agit pas ici d'un v�ritable groupe comme dans Dungeon Siege, mais on se sent un peu moins seul que dans Diablo II ou Titan Quest. � l'occasion de certaines missions, on peut �tre amen� � croiser des personnages plut�t coop�ratifs. Gu�risseur, magicien, voleur ou archer, ces derniers disposent de comp�tences qui leur sont propres et permettent de se d�charger. Deux compagnons sont tol�r�s, mais on peut modifier son groupe � volont�. Il est possible de modifier l'�quipement des compagnons, mais on ne peut pas agir sur leurs comp�tences. S'ils agissent en soutien, ils ont �galement une histoire qui, apr�s un petit moment, peut devenir la source de nouvelles missions en marge du sc�nario principal. Enfin, il est important de pr�ciser que ces aventuriers agissent par eux-m�mes.

Il est possible de leur donner quelques ordres �l�mentaires, mais en fin de compte, il faut se reposer sur l'intelligence artificielle qui se charge de leur gestion. Nous touchons l� au second probl�me du jeu : un certain manque de finalisation. Nous avons dit que deux mises � jour �taient d�j� disponibles et ce n'est pas de trop pour corriger les nombreux bugs qui entachent la partie. M�me en version 1.11, Silverfall pr�sente de multiples probl�mes qui font par exemple que telle cr�ature est en l'air, que notre soigneur baille aux corneilles ou que Danselame (un compagnon guerrier) reste coinc� derri�re notre h�ros au lieu de se battre. Plus g�nant, certaines qu�tes ne se valident qu'apr�s deux ou trois essais et le retour � la ville la plus proche pour faire revenir � la vie un compagnon ne marche pas syst�matiquement durant la seconde moiti� du jeu.

La vue la plus rapproch�e, si elle n'est pas tr�s jouable, est impressionnante !
Nous n'avons heureusement rencontr� aucun probl�me insoluble et m�me cet exemple du compagnon mort se r�sout facilement en se rendant dans une ville du d�but de partie. De plus, Monte Cristo l'a d�j� montr�, il est � l'�coute des joueurs, mais on aurait pr�f�r� qu'au moins certains des probl�mes les plus �vidents soient corrig�s avant la sortie, � l'occasion d'une phase de b�ta test plus rigoureuse. En l'�tat actuel des choses, Silverfall reste un bon hack and slash. Pourvu que l'on s'int�resse au monde de Nelw�, il propose une bonne dur�e de vie dans un monde original que l'on regrette d'ailleurs de ne pouvoir d�couvrir dans un jeu plus ouvert � la Oblivion. Attention cependant, la r�alisation tr�s agr�able du jeu n'est pas un mod�le de l�g�ret� et comme pour Titan Quest, il faut viser le processeur � 2,4 / 2,6 GHz (1 Go de m�moire, carte 3D 128 Mo) pour en profiter.







Plus chaleureux et moins monotone que son concurrent le plus direct, Titan Quest, Silverfall dispose d'atouts indiscutables qui pourraient faire de ce second hack and slash fran�ais (souvenez-vous de Darkstone) une franche r�ussite. Pourraient, car il faut bien admettre que le jeu de Monte Cristo ne s'adresse pas forc�ment � tous les joueurs. Tout d'abord, il y a ces bugs et ces d�fauts �vidents de finalisation, qui ne bloquent jamais le joueur mais g�nent sa progression. Ensuite, il faut reconna�tre que les fous furieux de Diablo II n'en auront pas pour leur argent. � moins que Monte Cristo ne trouve une solution, le jeu n'a pas la force d'addiction du titre de Blizzard : les niveaux ne sont pas g�n�r�s al�atoirement (d�faut que l'on retrouve sur Titan Quest), les boss ne r�apparaissent pas et la qu�te d'objet n'est pas aussi enivrante. Pour autant, Silverfall ne devrait pas avoir de mal � convaincre toute une frange de la population. Par moments presqu'onirique, le monde de Nelw� est int�ressant, l'architecture des villes singuli�re et de nombreuses qu�tes secondaires permettent de d�couvrir tout cela. La prise en main �vidente, le niveau de difficult� bien dos� et les pouvoirs originaux du h�ros sont autant d'atouts qui font de Silverfall un concurrent tout � fait acceptable � Titan Quest.



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Du fait d'un petit probl�me d'angle de vue qu'un futur patch corrigera peut-�tre, Silverfall n'est pas vraiment jouable en mode bi-�cran : dommage, le r�sultat est sympathique !