Test de Enemy Territory : Quake Wars
Attendu par des milliers de fans comme la rel�ve de Wolfenstein : ET, Enemy Territory : Quake Wars est analys� et d�crypt� sans rel�che depuis quelques mois un peu partout sur la toile et plus encore depuis le passage en b�ta publique courant juin. Cette fois, il n�est plus possible de reculer, voil� l�heure du test sur la version finale. Il est temps de savoir si le jeu de Splash Damage et d'ID Software valait le coup de d�penser tant d�encre virtuelle.

D�un c�t� les Stroggs, de l�autre les humains. Deux races bien diff�rentes, aussi bien physiquement que technologiquement. Pour donner de la profondeur � l�univers, les d�veloppeurs se sont souci�s d�accentuer ces disparit�s en mettant au point un gameplay asym�trique. Si chaque race poss�de cinq classes globalement similaires et des classes de v�hicules semblables, de nombreuses subtilit�s les diff�rencient. Par exemple, les humains poss�dent des quads pour progresser plus rapidement tandis que les Stroggs poss�dent des jetpacks qui leur permettent de se hisser sur les meilleures positions de la zone de combat. Le cas le plus flagrant de gameplay asym�trique concerne la classe du Medic. D�un c�t�, le M�dic humain peut donner des packs de soins et appeler une caisse de logistique qui recharge en vie et en munitions, de l�autre, le Medic Strogg fourni des cellules de stroyen, une substance �trange qui recharge les aliens � la fois en vie et en munitions. Pour contrebalancer, l�humain peut ranimer ses alli�s d�un simple coup de d�fibrillateur l� o� le Strogg doit pointer son outil de soins durant cinq bonnes secondes sur un cadavre. Les types de jeux sont donc tr�s diff�rents, mais toujours dans un grand souci d��quilibre. Au cours de notre test, jamais une classe n�a �t� plus puissante qu�une autre, un v�hicule plus destructeur qu�un autre. Les d�veloppeurs de Splash Damage et d'ID Software ont �norm�ment travaill� sur cet aspect du titre et �a se sent r�ellement une fois en jeu.

Comme vous l�aurez remarqu�, la ligne de front est unique � l�inverse d�un jeu de la s�rie Battlefield : les unit�s sont beaucoup moins dispers�es sur la carte et se concentrent pour la plupart autour de l�objectif. Les cartes tr�s ouvertes, voire un peu trop puisque tr�s vides en ext�rieur, permettent une multitude d�approches en tout genres, de l�assaut brutal plein face au subtil contournement depuis un passage souterrain. Dans les derniers m�tres, la progression se referme en entonnoir sur deux ou trois �troits passages forc�ment tr�s bien tenus par l�ennemi. A ce moment, il faudra compter sur un teamplay millim�tr� ou un forcing massif pour pouvoir les franchir. Dans la digne lign�e de Wolfenstein : ET, et contrairement � l�optique traditionnelle propos�e par les FPS multi, le jeu ne se focalise pas sur le frag pur mais sur la progression de l��quipe vers un objectif commun. Peu importe le nombre de morts tant que l��quipe avance. Pour cela, le jeu est plut�t vif et orient� vers le rush. Les combats qui s�ensuivent sont tr�s nerveux, �a explose dans tous les sens, un vrai bonheur. On voit beaucoup de soldats foncer dans le tas dans l�unique but de donner un coup de pince et augmenter l�g�rement la barre de progression de l�objectif. En faisant ce geste � l�allure d�sesp�r�e, ils perturbent l�ennemi et augmentent d�autant la progression de leur �quipe. Un must pour les accros de l�assaut. En plus des objectifs primaires, de nombreuses missions secondaires permettent d�offrir du soutien � l��quipe. Il peut d�agir de poser des mines quand on est Ing�nieur, de cr�er un radar quand on est Sniper ou de lancer un appel a�rien lorsqu�on est Artilleur. L�int�r�t, de prime abord limit�, est en r�alit� double puisqu�il permet � la fois de savoir ce qu�il est possible de faire en fonction de l�avancement de la map et de la classe jou�e, mais aussi de communiquer indirectement avec son �quipe en les informant sur les actions en cours.

Dans le but non avou� de faire jeu �gal avec la s�rie Battlefield, Splash Damage a c�d� � l�ajout des v�hicules. Pourvu d�un look assez sympa � l�image du cafard volant Strogg, ceux-ci offrent malheureusement une conduite rigide globalement peu convaincante, � l�exception des excellents jets-packs Stroggs. Avec une maniabilit� aussi chaotique qu�impr�cise, les r�les des v�hicules lourds se limitent bien souvent � celui de tourelles de combat. Dot�s d�un syst�me de d�g�ts localis�s, les v�hicules ne pr�sentent pas moins une trop grande fragilit�. En effet, une petite escouade arm�ee de mitraillettes peut aussi rapidement qu'improbablement venir � bout d'un tank. Il est dommage que les v�hicules aient ainsi servis comme marge de man�uvre dans l��quilibrage du gameplay. De toute �vidence ETQW est un jeu con�u avant tout pour l�infanterie dans lequel il ne faut pas compter sur la conduite souple d�un char bien solide et encore moins sur celle d'un h�licopt�re.
Maintenant qu�on a fait le tour des possibilit�s de jeu classiques, parlons un peu de la grosse innovation du titre : les syst�mes d�armement d�ployables. Utilisables uniquement dans la zone de jeu contr�l�e � raison d�un par personne, ceux-ci permettent de tenir durablement un secteur ou d�anticiper les mouvements de l�ennemi : des tourelles d�attaque ou de d�fense pour l�Ing�nieur (tr�s � la mode dans les FPS multi du moment), un radar pour le Sniper et des engins d�artillerie pour l�Artilleur. Except� ces derniers qui n�cessitent l�ordre de feu de l�Artilleur, les �quipements sont totalement autonomes jusqu�� ce qu�ils soient d�truits par l�ennemi. Remplissant les m�mes fonctions dans les deux camps, ces �quipements am�nent une dimension tactique vraiment int�ressante, notamment la tourelle d�fensive qui peut arr�ter les tirs de l�artillerie ennemie. On regrette juste que ces �quipements ne soient pas d�ployables � n�importe quel endroit de la zone contr�l�e mais uniquement l� o� les d�veloppeurs l�ont programm�, c'est-�-dire dans des zones tr�s restreintes indiqu�es en vert. Une fois qu�on conna�t les maps, l�effet de surprise d�une tourelle anti-infanterie s�av�re tr�s limit�.

Pour ce qui touche � la r�alisation, on a eu un peu peur lors de la phase de b�ta, mais le titre de Splash Damage s�av�re plut�t r�ussi graphiquement et bien optimis� du moment que l�on poss�de un processeur puissant. C�est un v�ritable tour de force qu�ont r�alis�s les d�veloppeurs puisqu�ETQW utilise le moteur graphique Doom 3 Engine, � l�origine con�u pour les phases de jeux int�rieurs, loin des grandes �tendues propos�es ici. L�invention du proc�d� de m�gatexture par John Carmack permet � ce moteur d�atteindre un bon niveau dans les ext�rieurs en limitant les ressources utilis�es. Sur ce point c�est une r�ussite. Mais si le r�sultat est techniquement plus abouti qu�un Battlefield 2 notamment en ce qui concerne les effets pyrotechniques, il n�est pas pour autant au niveau des derni�res productions actuelles ou en cours utilisant l�Unreal Engine 3 comme Gears of War, Unreal Tournament 3 ou Frontlines : Fuel of War. Plus que le manque de finesse de certaines textures, c�est le manque de charme de l�univers et le manque de d�tails au sol qui nous ont marqu�s. Les maps dessin�s trop sobrement laissent une �trange impression de vide. Hormis les b�timents trop carr�s plant�s ici et l�, elles ne contiennent que tr�s peu d��l�ments au sol entre eux et aux alentours. Peut �tre que des cartes plus r�duites et plus denses auraient fait dispara�tre ce sentiment de vide, notamment dans les cartes d�sertiques, pour le coup vraiment d�sertiques. Les cartes herbeuses et neigeuses sortes du lot, notamment la carte Outskirts qui proposent des superbes arbres et de nombreux effets climatiques de grande classe. L�ambiance sonore du titre n�est par non plus des plus soign�s, le bruit des balles sonne mou, tel un coup de pied dans un carton. Les voix, de facture moyenne, ne provoque pas l�immersion qu�engendrait les l�gendaires voix des soldats de Wolfenstein ET. Pourtant, malgr� cette r�alisation un peu en dessous de nos esp�rances, les retrouvailles avec le gameplay puissant de Wolfenstein : ET pourvu d'objectifs concrets et d'un gameplay fort nous a enchant�. Il est probable que les fans du jeu craquent pour cette suite qui d�tient la marque des grands FPS multi : plus on y joue, plus on a envie d'y jouer.