Cossacks 2 : Napoleonic Wars
Enfin ! Apr�s de multiples extensions pour Cossacks et un dernier retard plus ou moins imputable � Alexandre, Cossacks 2 : Napoleonic Wars est enfin dans les bacs... L'occasion de voir si GSC Game World est pavenu � se renouveller.

Du haut de ce RTS, quarante mois de d�veloppement vous contemplent
Faisant directement suite � Cossacks : European Wars, Cossacks 2 nous propose de d�couvrir une p�riode historique peu commune dans le jeu vid�o : celles de guerres napol�oniennes. Alors que la majorit� des RTS se basent sur des univers d'heroic-fantasy, sur la Seconde Guerre Mondiale ou sur des conflits encore plus r�cents, voil� qui nous change bien agr�ablement. Apr�s l'installation d'environ 1,6 Go de donn�es et la diffusion d'une petite vid�o d'introduction, nous sommes accueillis par un menu tout en sobri�t� qui propose les diff�rents modes de jeu : Campagne, Conqu�te de l'Europe et Escarmouche. Faisons tout de suite sa f�te au mode Conqu�te de l'Europe qui ne pr�sente pour ainsi dire aucun int�r�t. Plac� � la t�te d'une des six puissances en pr�sence (Angleterre, Autriche, �gypte, France, Prusse et Russie), le joueur doit jouer des coudes pour conqu�rir l'ensemble de l'Europe. H�las, cette � resuc�e � du mode strat�gique de Rome Total War est � des ann�es lumi�res de son mod�le : la diplomatie est risible et la carte de l'Europe compl�tement fantaisiste. Pire, les m�canismes de jeu vraiment trop simplistes ne nous donnent qu'une seule arm�e � contr�ler et les r�gions de notre empire se d�fendent toutes seules ! GSC cherchait � diversifier son jeu... Tant pis, c'est rat�.
Maintenant que nous avons r�gl� son compte � ce mode parfaitement inutile, n'y pensons plus et passons � autre chose. Comme souvent avec les STR, le gros morceau du jeu est repr�sent� par la campagne solo qui permet de d�couvrir les m�canismes mis en �uvre de mani�re tr�s progressive. Les choses commencent par deux sc�narios didacticiels facultatifs qui permettront aux d�butants complets d'apprendre le strict minimum pour avancer : manipulation des troupes, port�e de tir, construction des b�timents... Ces actions simples permettent ensuite d'attaquer la campagne � proprement parler qui d�bute avec la lib�ration de la ville de Manchester encercl�e par des forces rebelles. D�s le d�but de cette premi�re mission cependant, l'habitu� de Cossacks est pris de cours. Alors que le jeu semble en apparence tr�s proche, la prise en main est radicalement diff�rente et les techniques de combat pr�c�demment employ�es semblent toutes vou�es � l'�chec. Pour ce second opus, GSC Game World a effectivement d�cid� de repenser le concept de son jeu et m�me les plus aguerris d'entre nous aurons sans doute besoin de passer quelques heures pour bien appr�hender les choses... La vie est quand m�me bien faite, puisque c'est justement tout le but de cette campagne solo que d'aucun touveront d'ailleurs un petit peu trop script�e et / ou lin�aire.



Les deux premiers sc�narios et plus g�n�ralement toute la campagne solo, permettent de comprendre les bases du jeu
Le manuel du jeu l'avoue lui-m�me tr�s honn�tement, le but de cette campagne est de se � familiariser avec l'interface, les commandes et les principes de jeu �. Un � un, les diff�rents �l�ments strat�giques nous sont donc pr�sent�s avec mise en application directe histoire de mater cette r�bellion en Angleterre. On commence d'abord par contr�ler un groupe d'infanterie, auquel s'ajoute une petite escouade de dragons l�gers avant que viennent nous rejoindre pas moins de trois nouveaux groupes de mousquetaires. � la fin de cette premi�re mission, nous avons ainsi manipul� plus de 600 soldats � la fois sans que cela ne pose de r�elles difficult�s. Le secret de la r�ussite tient en un mot presque magique : formation. Chaque unit� du jeu (plus de 140 au total allant du mousquetaire au lancier en passant par le dragon ou le fusilier) ne prend sa r�elle dimension qu'une fois plac�e au sein d'un groupe plus ou moins important selon la classe. Ce groupe est le seul moyen pour une unit� de participer au combat et donne au jeu tout sa dimension historico / strat�gique. Selon qu'il soit en ligne, au carr� ou en colonne, le groupe d'infanterie sera plus efficace pour tirer, se d�fendre ou bien se d�placer et c'est en jouant sur ces types de formation que le joueur pourra remporter la victoire.
La recette du cosaque sauce imp�riale

Afin de rendre le travail de gestionnaire plus simple que dans Cossacks premier du nom, Napoleonic Wars ne s'attarde pas autant sur cet aspect. Bien s�r, les unit�s militaires sont toujours aussi rapides � produire (comptez une � deux secondes selon la classe), mais il n'y aura pas cette fois trop � jouer avec les am�liorations techniques : il faut dire que le jeu ne couvre qu'une petite vingtaine d'ann�es et il aurait �t� g�nant de voir les soldats de Wagram, quinze fois plus puissants que leurs homologues d'Aboukir. �videmment, cette production presque sans interruption des troupes co�te horriblement cher et ce d'autant plus qu�il faut maintenant entretenir les soldats tout au long de la partie. Ainsi, les hommes d�armes doivent �tre nourris pour avoir le moral et consomment du charbon � chaque coup de feu. Selon le sc�nario et donc la partie, ces ressources sont in�galement r�parties sur la carte et il faudra bien souvent guerroyer pour assurer un approvisionnement constant en or ou en fer par exemple. Les mines, carri�res et scieries se rep�rent tr�s facilement sur la carte puisqu'elles sont entour�es de quelques maisons formant ainsi un village � pacifier. Tous ces villages sont prot�g�s par une petite milice que l'on d�fait sans peine...



La Bataille des Pyramides : pendant que le flanc droit encaisse l'attaque �gyptienne, une perc�e vient d'�tre faite sur la gauche
... Mais les choses se compliquent nettement sit�t que la bourgade appartient � l'ennemi. Il est alors important de bien conna�tre la carte pour ne pas disperser ses forces. Les cavaleries permettent de faire une reconnaissance relativement rapide pendant qu'un ou deux groupes d'infanterie se rendent vers le village le plus proche. Le terrain joue un r�le fondamental, bien plus que dans Cossacks : European Wars. Ici, le relief compte tout autant que la v�g�tation et il sera tr�s important de placer ses canons sur une hauteur, d'�viter que la cavalerie n'ait � traverser des marais ou bien encore savoir faire bon usage de la couverture que peut offrir une for�t. GSC a particuli�rement soign� le travail et apr�s quelques parties, on per�oit tr�s clairement les avantages de telle ou telle position. On apprend �galement � jouer avec l'outil de visualisation de la port�e et on finit par ma�triser les bonus offerts par le � tenir la position �. Les efforts r�alis�s par GSC sont remarquables et la balistique en est un bel exemple h�las un peu g�ch� par l'absence de � tir ami � : il est effectivement tout � fait possible et sans risquer la moindre perte d'envoyer au corps � corps un groupe d'infanterie pendant que le second et le troisi�me ouvriront le feu sur l'ennemi... On gagne en confort de jeu ce que l'on perd en r�alisme.
Incarner l'Empereur sans �tre manchot

A contrario, la double gestion de la fatigue et du moral est absolument remarquable et tout � fait significative de la fragilit� des arm�es de l'�poque : bien g�r�e, une formation plus faible num�riquement peut ainsi tr�s facilement mettre en d�route une arm�e �puis�e ou trop faible psychologiquement. La fatigue augmente tout simplement lorsqu'une troupe doit parcourir de longues distances et plus encore si le terrain est accident�. Le combat au corps � corps est �galement un facteur d'�puisement. Pour �viter cela, il faut simplement emprunter au maximum les routes et chemins divers, faire manoeuvrer ses forces en colonne plut�t qu'en ligne et prendre le temps de laisser se reposer les hommes avant l'assaut. Une unit� trop fatigu�e aura le moral � dans les chaussettes � et se d�bandera � la premi�re occasion. Ce moral justement est le facteur � surveiller en priorit� au cours de la bataille. Le concept est relativement simple puisqu'une formation se d�moralise petit � petit avec ses pertes, alors que l'�limination des ennemis lui permet d'accro�tre son maximum de moral. De la m�me mani�re que pour la fatigue, il suffit alors de laisser les hommes se reposer pour que le moral regagne une valeur plus confortable. Notez que des unit�s comme le tambour ou l'officier permettent de jouer sur ces deux valeurs.



Pour qu'un assaut soit victorieux il faut tenir compte de nombreux �l�ments : �quipement, fatigue, moral et, bien s�r, g�ographie du terrain
Parfois un peu molle, la campagne solo permet comme nous le disions pr�c�demment de ma�triser un � un ces diff�rents �l�ments et, ce faisant, elle ouvre en fait la voie au mode escarmouche. Avec celui-ci, plusieurs cartes nous sont propos�es afin de mettre en application toutes les strat�gies imagin�es. Le plus souvent, ces brillantes tactiques ne tiendront pas d�ailleurs longtemps face � la pugnacit� de l'intelligence artificielle ou � l'imagination du cerveau humain. Il faudra donc jouer de nombreuses heures durant avant d'obtenir quelque chose d'un peu plus abouti. Le mode escarmouche propose �galement quelques (trop peu h�las) batailles c�l�bres afin de combler les amateurs de reconstitutions historiques. Austerlitz, Ulm ou Wagram et d'autres sont ainsi au programme, mais aussi complet soit-il, ce mode escarmouche souffre d'un manque patent d'options : impossible de jouer � plus de deux camps ou impossible de choisir les ressources de d�part par exemple. Esp�rons qu'une mise � jour permette rapidement de combler ce manque ! Ce patch pourrait d'ailleurs en profiter pour apporter un peu plus de stabilit� au mode multijoueurs et, qui sait, r�duire les exigences m�moire d'un jeu qui n'est vraiment confortable qu'� partir de 768 Mo (1 Go vivement conseill� avec un processeur � 2,2 GHz recommand�).
Conclusion
En modifiant profond�ment le gameplay de son titre phare, GSC Game World a pris d'indiscutables risques. � une �poque o� le concept de suite se r�sume bien souvent � une refonte technologique, on ne peut que louer les efforts du d�veloppeur ukrainien. H�las, malgr� presque trois ans d'attente, d'indiscutables am�liorations et de nombreuses id�es tr�s int�ressantes, Cossacks 2 : Napoleonic Wars souffre de quelques d�fauts qui le rendent moins accessible que son anc�tre. Je pense bien s�r au niveau g�n�ral de difficult� du jeu qui est, � mon sens, nettement plus ardu que les pr�c�dents titres de GSC Game World, American Conquest mis � part. La prise en main n'�tant pas non plus �vidente du fait d'un didacticiel un peu sommaire et d'une campagne solo un peu molle, il me semble impossible de conseiller Cossacks 2 aux d�butants.
Ceci �tant dit, le potentiel tactique du jeu est absolument ind�niable. Une fois que l'on a mis de c�t� les quelques libert�s prises avec le r�alisme, Cossacks 2 s'av�re particuli�rement riche. Les tactiques s'affinent au fur et � mesure des parties, les batailles deviennent de plus en plus disput�es et on apprend petit � petit � faire bouger des unit�s trop ancr�es dans leur d�fense, � manipuler avec autant de pr�cision que possible l'artillerie ou bien encore � r�aliser des raids de cavalerie destructeurs. Plus complet, plus riche et plus abouti que son illustre anc�tre, Cossacks 2 m�rite que l'on s'y int�resse. Quelques imperfections et quelques bugs �vidents g�cheront un peu certaines parties en attendant un hypoth�tique patch, mais m�me ainsi, il n'a pour ainsi dire aucun �quivalent sur le march�.
Ce jeu vous int�resse ? Retrouvez-le dans le

















( les afficher maintenant )