Black Mirror 3, le test qui exorcise les d�mons
SOMMAIRE
Black Mirror 3 est le dernier chapitre d'une trilogie commenc�e il y a huit ans. R�pond-il aux interrogations sur la mal�diction des Gordon ?
Cela fait maintenant huit ann�es que les amateurs de jeux d�aventure ont d�couvert la famille Gordon et la terrible mal�diction qui p�se sur ses membres masculins, les conduisant � la folie, au meurtre et au suicide. Depuis les obscurs �v�nements du premier �pisode mettant en sc�ne Samuel Gordon, le myst�re s�est quelque peu d�s�paissi avec les p�rip�ties narr�es dans Black Mirror 2 et nous avions laiss� Darren, notre h�ros, en pleine confusion. Il n�aura pas fallu attendre bien longtemps pour voir arriver Black Mirror 3, le chapitre final, qui doit apporter les r�ponses tant attendues par les fans de la s�rie. L�objectif est-il rempli ?
Difficile de commencer � introduire le sc�nario de ce dernier opus de la trilogie sans r�v�ler quelques �l�ments essentiels de l��pisode pr�c�dent. Si vous ne l�avez pas encore fait ou termin�, veuillez ne pas lire la suite et vous rendre directement au paragraphe suivant. Pour les autres, ou ceux qui ne craignent pas d��tre spoil�s, voici ce qu�il en est. Darren, apr�s avoir appris qu�il est le fils de Samuel et qu�il s�appelle en r�alit� Adrian Gordon, a �t� oblig� de proc�der, sous la contrainte de sa s�ur jumelle, au rituel devant permettre � son anc�tre Mordred de revenir. Quand Darren/Adrian �merge de ce cauchemar, il se sait poss�d� par l��me de son mal�fique a�eul et le ch�teau de Black Mirror est la proie des flammes. C�est pr�cis�ment � ce moment que d�bute ce dernier �pisode.
C�est un Darren en pleine s�ance de th�rapie que nous retrouvons. Accus� de meurtres et d�incendie criminel il est enferm� au poste de police de Willow Creek. Mais un myst�rieux inconnu paye sa caution et le voil� libre de mener ses propres investigations afin de prouver son innocence, de r�tablir la v�rit� aupr�s de sa famille, de savoir qui il est vraiment, de comprendre la nature de la mal�diction des Gordon et de lutter contre l�envahissante pr�sence mal�fique qui est en lui. Un vaste programme qui va nous occuper pratiquement une bonne vingtaine d�heures tout au long des six chapitres de cette incroyable et sombre histoire.
Black Mirror 3 commence donc sur les chapeaux de roues, nous laissant � peine le temps de souffler. D�s les premiers �crans, nous sommes frapp�s par la qualit� visuelle qui s�en d�gage ainsi que par la minutie apport�e aux moindres petits d�tails de chaque lieu visit� (n�on d�fectueux, reflet sur certaines surfaces, fum�e de condensation, feuilles et branches des arbres, ruissellement de la pluie sur les toits, les vitres et les goutti�res, etc.) les rendant particuli�rement r�alistes. Tant et si bien que si l�on se surprend � scruter chaque nouvelle zone, c�est avant tout pour le plaisir des yeux, et seulement apr�s pour partir � la recherche des zones interactives et autres objets utiles. Notons d�ailleurs � ce sujet que si la touche permettant d�afficher ces zones est bien pr�sente, une option permet de la d�sactiver compl�tement. Voil� un bon point pour les vrais aventuriers, et un aspect qui joue significativement sur la dur�e de vie.



La mise en sc�ne captivante nous immerge compl�tement et nous tient en haleine tout au long de l�aventure sans jamais r�ellement faire tomber la pression. Tel un bon film, le sc�nario alterne les passages intenses et ceux plus calmes, nous plonge � la limite de l�horreur et nous en ressort juste au bord de la folie, installe un moment dramatique et le d�samorce par une pointe d�humour. Adrian n�a rien perdu de son cynisme et ses observations sont particuli�rement savoureuses. Poss�d� par l��me de Mordred, il est en lutte perp�tuelle pour garder le contr�le de lui-m�me. Soumis � de violentes pulsions il est �galement sujet � des visons d�formants la r�alit�. De nombreuses et fr�quentes sayn�tes cin�matiques illustrent, entre autres, ces moments particuliers. Il est juste regrettable que leur qualit� soit bien en dessous de ce que nous offrent les �crans fixes.
Les lieux sont bien vivants et nous croisons de nombreux personnages, justes pr�sents pour la figuration, qui vont et viennent. Les zones interactives participent � cette mise en sc�ne �galement en raison de leur nombre tr�s impressionnant. Si la plupart ne servent � rien, en obtenir un descriptif par Adrian apporte un plus non n�gligeable. Pour finir d�absorber le joueur dans cet univers de plus en plus glauque et malsain, le travail effectu� sur l�ambiance sonore est en tout point remarquable. Les bruitages environnementaux et contextuels passeraient presque inaper�us tellement il semble normal d�entendre cela � ces moments. La musique est en permanente ad�quation avec l�action et accompagne la dramatisation de fa�on on ne peut plus convaincante. Elle participe compl�tement � l�atmosph�re par ses �lans et ses envol�es de m�me qu�avec ses hausses de volume et ses surgissements stridents et brutaux. Elle monte m�me en intensit� selon les options des dialogues. Une belle r�ussite ! Le doublage n�est pas en reste. Enti�rement en anglais et b�n�ficiant d�un sous-titrage fran�ais de qualit�, les voix des divers protagonistes sont convaincantes et finissent de rendre cr�dible chacun d�entre eux.



Black Mirror 3 ne lasse jamais le joueur. Du d�but � la fin de l�aventure, nous d�couvrons toujours de nouveaux lieux et sommes surpris par la vari�t� et l�originalit� de certains d�entre eux. De m�me, dans le dernier chapitre, nous dirigeons deux personnages, chacun apportant sa vision des lieux, sa fa�on d�aborder les probl�matiques et il faudra trouver comment les faire collaborer pour progresser. Les �nigmes et autres puzzles que nous rencontrons sont bien amen�s et toujours parfaitement adapt�s. Si les puzzles ne sont pas trop nombreux, ils se r�v�lent int�ressants. Jamais insurmontables, certains d�entre eux proposent cependant la possibilit� d��tre r�solus automatiquement au bout d�un certain moment. Un choix qui reste heureusement � l�enti�re discr�tion du joueur. Seule l��nigme du labyrinthe est particuli�rement retorse et pourra en retenir certains pendant des heures.
Jeu d�aventure point & click r�alis� dans les r�gles de l�art, Black Mirror 3 n�innove pas dans les m�caniques de jeu mises en place. Il est regrettable qu�Adrian se refuse toujours � courir et qu�il faille attendre que certains personnages secondaires aient termin� leur d�placement avant de pouvoir reprendre la main. L�inventaire est cons�quent et il est rapidement surcharg� d�objets h�t�roclites. Heureusement, ceux qui sont inutiles en sont �t�s. Les bonnes combinaisons et les interactions avec le d�cor sont facilit�es par le changement de couleur du pointeur de la souris, mais les d�veloppeurs ont gliss� quelques fausses pistes. Pour autant, le jeu est bien loin d�en devenir simpliste. Black Mirror 3 souffre encore d�une tr�s forte lin�arit�, et ce, m�me quand plusieurs objectifs simultan�s nous sont propos�s ; un seul ordre permet de les r�aliser. La difficult� progressive est parfaitement bien dos�e. Si nous sommes bien aid�s les premiers temps par les r�flexions d�Adrian, au fur et � mesure que lui-m�me se demande vraiment quoi faire, nous sommes �galement de plus en plus laiss�s dans le flou. De plus, certains objets utiles � la progression ne sont pas accessibles et transportables imm�diatement. Il convient de se souvenir desquels �taient encore actifs dans les zones visit�es puisqu�une fois toutes les actions pr�vues effectu�es, il n�est plus possible d�agir avec tel ou tel lieu. Enfin, le journal d�Adrian, mis � jour au fur et � mesure, est une source non n�gligeable d�indices.












De la minutie pour le plus petit d�tailRetour au sommaire


Gameplay #1 - Morceaux choisis
Black Mirror 3 commence donc sur les chapeaux de roues, nous laissant � peine le temps de souffler. D�s les premiers �crans, nous sommes frapp�s par la qualit� visuelle qui s�en d�gage ainsi que par la minutie apport�e aux moindres petits d�tails de chaque lieu visit� (n�on d�fectueux, reflet sur certaines surfaces, fum�e de condensation, feuilles et branches des arbres, ruissellement de la pluie sur les toits, les vitres et les goutti�res, etc.) les rendant particuli�rement r�alistes. Tant et si bien que si l�on se surprend � scruter chaque nouvelle zone, c�est avant tout pour le plaisir des yeux, et seulement apr�s pour partir � la recherche des zones interactives et autres objets utiles. Notons d�ailleurs � ce sujet que si la touche permettant d�afficher ces zones est bien pr�sente, une option permet de la d�sactiver compl�tement. Voil� un bon point pour les vrais aventuriers, et un aspect qui joue significativement sur la dur�e de vie.



Des ambiances et atmosph�res r�ussiesRetour au sommaire
Pour �pauler un sc�nario passionnant, les d�veloppeurs ont mis l�accent sur les ambiances et les diff�rentes atmosph�res. Petit � petit, le myst�re, l�angoisse, et le stress s�insinuent dans les entrailles m�mes du joueur. Ce dernier se surprendra plus d�une fois � sursauter suite au surgissement bref et fugace d�une vision � la limite du subliminal. Les lieux que nous parcourons se voient modifi�s aussi par les conditions climatiques. Les parcourir � nouveau de nuit, dans le brouillard ou sous des trombes d�eau apporte � chaque fois un regain d�attraction. Le superbe travail effectu� sur les jeux de lumi�re, les �clairages et les angles de vue des environnements participe d�autant plus � la cr�dibilit� de cet univers.




Une r�alisation classique parfaitement ma�tris�eRetour au sommaire
La panoplie des personnages secondaires est bien d�velopp�e et chacun b�n�ficie d�une personnalit� travaill�e qui lui est propre. Tous ont des ambitions et rec�lent une face sombre. Nous voil� face � un inspecteur sanctionn� qui veut sortir de ce trou par tous les moyens, quitte � opter pour des conclusions h�tives, une psychiatre qui aide Adrian, mais qui d�un autre c�t� connaissait bien le pr�c�dent docteur tu� par le p�re de notre h�ros, un Murray parangon du capitalisme opportuniste et malsain et bien d�autres. Les dialogues avec eux sont nombreux et bien �crits finissant d�achever une narration convaincante. Ombre au tableau, seules les attitudes corporelles de nos protagonistes animent les discussions et permettent de montrer les sentiments de chacun ; il n�y a aucun mouvement des l�vres des personnages. Par ailleurs, les personnages souffrent toujours d�une forte rigidit� d�animation m�me si l��ventail de leur gestuelle est cons�quent et vari�, toujours adapt� aux situations rencontr�es.




ConclusionRetour au sommaire
Apr�s un Black Mirror 2 qui d�marrait lentement pour finir de bien belle mani�re, Black Mirror 3 (qui en corrige les principaux d�fauts) en propose une suite directe et imm�diate qui reste dans cet �lan et le prolonge sans s�essouffler pendant une bonne vingtaine d�heures. Sombre, myst�rieux, glauque, angoissant, morbide et � la limite du gore, cet �pisode fait honneur au jeu d�aventure horrifique. Son sc�nario passionnant et captivant nous absorbe corps et �me par une mise en sc�ne de qualit�, des environnements sublimes et une r�alisation ma�tris�e. Les r�ponses aux diff�rentes questions soulev�es au cours des pr�c�dents �pisodes nous sont donn�es, et le titre peut m�me se targuer de faire comprendre le tout premier opus. Avoir jou� aux pr�c�dents �pisodes est un plus significatif pour mieux se plonger dans l�intrigue et appr�hender sous un bon angle toute la diversit� des lieux et des personnages, mais la narration de ce dernier mouvement de la symphonie se suffit largement � elle-m�me pour que tout le monde puisse en profiter pleinement.-
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