Test de BioShock Infinite : un parfum d'excellence ?
SOMMAIRE
Irrational Games revient sur le concept de BioShock pour une sortie plus a�rienne et une narration plus aboutie encore.
V�ritable �v�nement dans le petit monde du jeu vid�o, la sortie de BioShock en 2007 avait apport� un peu de sang neuf � un genre qui tourne passablement en rond depuis des ann�es, le first person shooter ou jeu de tir en vue subjective. H�las, cette sortie n'a pas �t� suivie d'effets imm�diats et aujourd'hui, nous comptons encore sur Irrational Games pour donner un bon coup de pied dans la fourmili�re avec BioShock Infinite.
Assis au fond d'une barque sur une mer agit�e, nous incarnons Booker DeWitt. Priv� de son �tat, le bonhomme semble avoir �t� engag� par de tristes individus pour retrouver une jeune femme du nom d'Elizabeth. � Semble � car les circonstances de ce contrat sont aussi myst�rieuses que la destination vers laquelle DeWitt est conduit... la cit� de Columbia. Chef d'�uvre am�ricain construit en 1901, Columbia peut survoler tous les continents, mais son implication dans la r�bellion Boxer - elle aurait ouvert le feu sur des civils chinois - a contraint le gouvernement � la d�savouer. Depuis, le ville de Columbia erre dans les cieux sans que personne ne sache tr�s bien o� elle se trouve.
Cet isolement n'a pas �t� sans cons�quence pour la cit�, mais nous y reviendrons. Dans un premier temps, le joueur doit prendre ses marques alors qu'il d�barque sur Columbia via une fus�e ! La cit� que nous d�couvrons en m�me temps que lui a tout d'un petit paradis. La vie s'�coule paisiblement alors que les gens sont heureux et que les c�l�brations pour la Raffle & Fair 1912 battent leur plein. Au dos de sa main droite, un �trange tatouage - 'AD' - fait toutefois �cho � une affiche �voquant le � faux proph�te � et les choses s'emballent alors que DeWitt se voit proposer de balancer une balle de base-ball sur un couple mixte retenu prisonnier... Tant pis pour le joli tableau que renvoyait Columbia !
Les r�f�rences � divers �v�nements de l'histoire am�ricaine sont fr�quentes, mais il n'est pas n�cessaire d'�tre au parfum pour appr�cier l'aventure. On y parle de la bataille de Wounded Knee, on y �voque la question de la propagande et de l'endoctrinement. Ken Levine n'h�site pas � traiter du probl�me du racisme � ordinaire � ou des politiques pervertis par l'exercice du pouvoir. De fait, BioShock Infinite aborde des th�mes rares dans le jeu vid�o et a surtout le bon go�t de le faire intelligemment ! Pour ne rien g�cher, l'ensemble du jeu repose sur des concepts scientifiques forts li�s aux d�couvertes d'Heisenberg ou Planck dans le domaine de la th�orie quantique.
M�me logique de choix au niveau des �quipements ou de l'armement. Dans le premier cas, il s'agit d'am�liorer chapeau, veste, pantalon et bottes pour d�bloquer des bonus (recharge des munitions, regain de vie, pr�cision accrue...) alors que BioShock nous contraint � choisir seulement deux armes parmi un arsenal de dix ou douze. Serez-vous plut�t fusil � pompe ou mitrailleuse, lance-roquettes ou lance-grenades, gatling ou pistolet ? Histoire de faire bonne mesure, ces armes et les toniques b�n�ficient de plusieurs am�liorations pour les rendre plus efficaces, mais dans un cas comme dans l'autre, il faut veiller � ne pas �tre � court de munitions ou de cristaux.
Il ne s'arr�te toutefois pas l� et au travers de deux id�es-forces, il innove sensiblement. Tout d'abord, le caract�re a�rien de Columbia est l'occasion d'int�grer les fameuses skylines : il s'agit de v�ritables rails reliant les diff�rentes parties de la cit� et que le joueur peut emprunter pour se d�placer plus vite, contourner les ennemis, voire leur tomber dessus � l'improviste. On peut acc�l�rer, ralentir, se retourner, bondir de skyline en skyline : s'ils n'ont pas d'influence sur l'ensemble de la partie, les skylines sont utilis�s � plusieurs reprises par les d�veloppeurs pour aboutir � des situations plut�t originales.
La seconde trouvaille des d�veloppeurs, et � notre avis ce qui fait de BioShock Infinite un titre vraiment diff�rent, c'est le personnage d'Elizabeth. Elle fait bien s�r office de compagnon - notamment en d�but de partie - et nous apporte son aide durant les combats : elle envoie des munitions ou de la sant� au joueur et s'av�re capable de mat�rialiser des soutiens gr�ce � l'utilisation des tears, ces d�chirures de l'espace-temps qu'elle est capable de manipuler ! Elizabeth n'est toutefois pas qu'un faire-valoir et on d�couvre tr�s rapidement qu'elle a sa propre personnalit�, ses objectifs et qu'elle ne souhaite pas forc�ment suivre DeWitt les yeux ferm�s !
Mieux, le personnage d'Elizabeth est la clef d'un sc�nario que certains trouveront peut-�tre un peu tordu, mais qui change du tout-venant des campagnes en solitaire. Plus on avance dans la partie, plus on cherche � comprendre le lien entre Elizabeth, le P�re Comstock et l'oiseau-gardien, Songbird. On cherche aussi � savoir le r�le que peut jouer Booker DeWitt dans toute cette histoire alors qu'il a clairement des probl�mes de m�moire. Enfin, l'intervention r�currente du couple Rosalind / Robert Lutece apporte un surcro�t d'inconfort bienvenu � chaque fois que l'on croit percevoir le fin mot de l'histoire.


Pas forc�ment tr�s nombreuses, les options permettent de changer l'essentiel. � droite, la profondeur de champ.
Nous regrettons tout d'abord que les d�veloppeurs aient parfois eu du mal � jongler entre � jeu � et � narration �. Alors que Booker et Elizabeth viennent de s'engueuler, cette derni�re accepte de crocheter une serrure comme si de rien n'�tait. � l'inverse, toute la fin du jeu est pr�texte � de tr�s longues s�quences narratives certes int�ressantes, mais o� le joueur se mue en simple spectateur. Reste que l'aventure BioShock Infinite est un r�gal de presque chaque instant que la r�alisation ne vient jamais g�cher. Techniquement c'est plus que correct et la localisation fran�aise est tout � fait convaincante (merci Guillaume Orsat, voix de la s�rie Castle), mais on salue surtout la direction artistique et la bande-son. Truff�e de bonnes id�es, cette derni�re parach�ve le travail des sc�naristes en alternant clins d'�il et mont�es d'adr�naline.
Test PC r�alis� sur une machine � base de Core i7 3,6 GHz, 18 Go de m�moire vive et GeForce GTX 680. Le jeu semble � son aise � partir d'un processeur quadruple-c�ur 3 GHz, �paul� par 4 Go de m�moire vive et une GeForce GTX 560.









Vers l'Infinite... et au-del� ?Retour au sommaire

Cet isolement n'a pas �t� sans cons�quence pour la cit�, mais nous y reviendrons. Dans un premier temps, le joueur doit prendre ses marques alors qu'il d�barque sur Columbia via une fus�e ! La cit� que nous d�couvrons en m�me temps que lui a tout d'un petit paradis. La vie s'�coule paisiblement alors que les gens sont heureux et que les c�l�brations pour la Raffle & Fair 1912 battent leur plein. Au dos de sa main droite, un �trange tatouage - 'AD' - fait toutefois �cho � une affiche �voquant le � faux proph�te � et les choses s'emballent alors que DeWitt se voit proposer de balancer une balle de base-ball sur un couple mixte retenu prisonnier... Tant pis pour le joli tableau que renvoyait Columbia !
Un bon quart d'heure de jeu sur la version PC
Il y a quelque chose de pourri...Retour au sommaire
Malgr� ce premier incident, DeWitt ne tarde pas retrouver Elizabeth et � lui permettre de quitter sa tour d'ivoire... Il n'en fallait pas plus pour provoquer une r�action en cha�ne qui plonge Columbia dans le chaos. Alors que nous n'avions pas pu nous rendre compte de la Guerre Civile qui fait rage depuis des mois, le conflit entre les Fondateurs sous la houlette de Zachary Comstock et la Vox Populi conduite par Daisy Fitzroy �clate et le joueur est ici forc� de prendre parti, l� de louvoyer pour parvenir � ses fins... Nous n'en dirons pas plus sur le sc�nario du jeu qui constitue une bonne part de son int�r�t. Pr�cisons tout de m�me que Ken Levine et son �quipe se sont donn� du mal pour sortir des sentiers battus.
�change plasmids contre vigorsRetour au sommaire
De fait et m�me si les sc�naristes emploient des ficelles parfois un peu grosses, le joueur n'a pas l'impression d'�tre trop pris pour un imb�cile... Irrational Games traite son public en adulte et cela fait bien plaisir ! D'autant qu'� c�t� d'un v�ritable sc�nario, le studio n'oublie pas de concevoir un gameplay � la hauteur. Logiquement proche de son pr�d�cesseur, BioShock Infinite reprend � son compte le principe des plasmides appel�s ici toniques. Il s'agit de pouvoirs qui conf�rent certains avantages � DeWitt, mais ce dernier ne peut en emporter que deux avec lui : il faut donc choisir entre la possibilit� d'�lectrocuter ses ennemis, les paralyser ou les faire valser dans les airs par exemple !
Sauter de skyline en skylineRetour au sommaire
Sur la partie gauche de l'�cran, trois barres sont l� pour pr�ciser au joueur combien il lui reste de vie, de cristaux et de bouclier. Ce dernier se recharge automatiquement apr�s quelques secondes, mais ne prot�ge jamais le joueur bien longtemps. Il est � noter que des bonus permettent d'augmenter ces jauges, mais l� encore, il faut choisir sur quelle barre d�penser les (trop rares) bonus ! C�t� gameplay, BioShock Infinite reprend donc � son compte ce qui a fait le succ�s de BioShock premier du nom en m�lant utilisation des diff�rentes armes et des diff�rents toniques en fonction du style que l'on souhaite adopter.
Elizabeth, reine du sc�nario ?Retour au sommaire

Mieux, le personnage d'Elizabeth est la clef d'un sc�nario que certains trouveront peut-�tre un peu tordu, mais qui change du tout-venant des campagnes en solitaire. Plus on avance dans la partie, plus on cherche � comprendre le lien entre Elizabeth, le P�re Comstock et l'oiseau-gardien, Songbird. On cherche aussi � savoir le r�le que peut jouer Booker DeWitt dans toute cette histoire alors qu'il a clairement des probl�mes de m�moire. Enfin, l'intervention r�currente du couple Rosalind / Robert Lutece apporte un surcro�t d'inconfort bienvenu � chaque fois que l'on croit percevoir le fin mot de l'histoire.


Pas forc�ment tr�s nombreuses, les options permettent de changer l'essentiel. � droite, la profondeur de champ.
Pas de multijoueur... pas besoin !Retour au sommaire
BioShock Infinite est une aventure simple joueur, en ce sens, Ken Levine a plaid� pour qu'aucun mode multijoueur ne soit associ� � l'histoire. Il a emport� le gros lot, mais de fait, la fin de la campagne marque la fin du jeu, apr�s huit � dix heures en fonction du niveau de difficult� choisi et de votre fa�on de jouer. Il est � noter qu'un � mode 1999 � en r�f�rence � System Shock 2 se d�bloque une fois le jeu termin�. Un mode qui rend le tout particuli�rement ardu en supprimant toute aide � la navigation, mais aussi et surtout en r�duisant argent / munitions / cristaux d�couverts, en augmentant le nombre d'ennemis et le coup de la r�surrection. Vous l'aurez compris, nous n'avons pas grand-chose � reprocher � BioShock Infinite, mais le tableau n'est toutefois pas parfait.
ConclusionRetour au sommaire
Autant �tre honn�te, nous craignions un peu de voir Irrational Games revenir ainsi sur le concept de BioShock. L'id�e d'une cit� a�rienne semblait �tre une d�clinaison sans g�nie du mod�le sous-marin de Rapture, mais la conduite de cette aventure solo est en tout point remarquable. Les acharn�s du gunfight critiqueront peut-�tre certains raccourcis (fourniture d'�quipement par Elizabeth), mais le d�fi est � la hauteur alors que diff�rents styles de jeu peuvent �tre adopt�s. La narration est excellente et m�me si les d�veloppeurs nous transforment parfois en spectateur (notamment sur la fin), ils nous proposent une histoire si riche et si intense que cela vaut bien quelques sacrifices. Techniquement plus que correct, malgr� une optimisation perfectible et dot� d'une ambiance remarquable, BioShock Infinite devrait ravir ceux qui se lamentent de l'orientation en-ligne que prend le jeu vid�o !Test PC r�alis� sur une machine � base de Core i7 3,6 GHz, 18 Go de m�moire vive et GeForce GTX 680. Le jeu semble � son aise � partir d'un processeur quadruple-c�ur 3 GHz, �paul� par 4 Go de m�moire vive et une GeForce GTX 560.









( les afficher maintenant )